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La pollution de l’air extérieur classée comme cancérigène par l’OMS
Par Les Echos | 17/10 | 12:59 | mis à jour à 18:57 | 11commentaires
+ VIDEO et INFOGRAPHIE - Selon une agence spécialisée de l’Organisation mondiale de la santé, il existe des preuves suffisantes pour conclure que l’air que nous respirons a été contaminé par un mélange de substances qui provoque le cancer du poumon.
Les données les plus récentes dont disposent l’IARC montre qu’en 2010, 223.000 personnes étaient décédées d’un cancer du poumon en lien avec la pollution de l’air. - AFP
Les données les plus récentes dont disposent l’IARC montre qu’en 2010, 223.000 personnes étaient décédées d’un cancer du poumon en lien avec la pollution de l’air. - AFP
Le Centre International de Recherche sur le Cancer (IARC), une agence spécialisée de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a annoncé jeudi qu’elle classifiait la pollution de l’air extérieur comme cancérigène. « Les experts ont conclu (...) qu’il existe des preuves suffisantes pour dire que l’exposition à la pollution de l’air extérieur provoque le cancer du poumon. Ils ont également noté une association positive avec un risque accru de cancer de la vessie », a précisé l’IARC dans un communiqué .
Telles sont les conclusions auxquelles sont parvenus les experts, réunis pendant plusieurs jours à Lyon pour analyser des études portant sur des milliers d’hommes et de femmes suivies pendant plusieurs décennies, a précisé le docteur Dana Loomis, lors d’une conférence de presse à Genève.
La pollution CO2 dans le monde (pour agrandir la carte, cliquez ici )
Pour l’instant, les données n’ont pas permis d’établir si un groupe particulier de la société (femmes ou hommes, jeunes ou âgés) était plus vulnérables. Mais « les personnes les plus exposées (à l’air pollué, ndlr) sont les plus vulnérables », a relevé pour sa part le docteur Kurt Straif du IARC. « L’air que nous respirons a été contaminé par un mélange de substances qui provoque le cancer », a-t-il ajouté.
Les principales causes de pollution de l’air extérieur sont les transports, en particulier le trafic routier (gaz d’échappement des moteurs Diesel), la production d’énergie, et les émissions industrielles (solvants, métaux) et agricoles. Le gazole et les particules fines ont été classés « cancérigène certain » en 2012.
Une étape importante
Pour le directeur de l’IARC, le docteur Christopher Wild, « la classification de la pollution de l’air extérieur comme cancérigène pour l’homme est une étape importante », soulignant qu’Il « existe des moyens efficaces pour réduire la pollution de l’air et, qu’étant donné l’ampleur de l’exposition des populations dans le monde entier, ce rapport devrait envoyer un signal fort à la communauté internationale pour agir sans délai ».
Les données les plus récentes dont dispose l’IARC montrent qu’en 2010, 223.000 personnes étaient décédées d’un cancer du poumon en lien avec la pollution de l’air. L’IARC publiera ses conclusions de façon plus détaillée la semaine prochaine dans la célèbre revue médicale britannique « The Lancet ».
Asthme, bronchites...
Les conclusions des experts de l’IARC rejoignent en partie celles de l’Agence européenne de l’environnement (AEE). Dans un rapport publié mardi 15 octobre, l’AEE estime en effet que la pollution atmosphérique demeure à des niveaux jugés dangereux dans de nombreuses régions de l’Union européenne et est responsable de décès précoces, de troubles de la santé et de dégâts sur l’écosystème.
Selon une étude du Commissariat général au développement durable (CGDD), la pollution de l’air coûte chaque année entre 825 millions et 1,7 milliard d’euros au système de soins français . A lui seul, le coût des « asthmes environnementaux » (entre 400.000 et 1,4 million cas par an) se situe entre 335 millions et 1,1 milliard d’euros. Suivent les bronchites aiguës (950.000 nouveaux cas), les bronchites chroniques (134.000 cas), et les broncho-pneumopathies chroniques obstructives (entre 26.000 et 39.500 cas).